Sur les pas de Rocket Health, la startup ougandaise de Télémédecine

Spécialisée dans la télémédecine, la startup ougandaise Rocket Health a été créée pour résoudre les problèmes d’accès aux services de santé en Ouganda. À cet effet, elle propose plusieurs services : des consultations médicales à distance, le prélèvement et l’analyse d’échantillons biologiques, la livraison de médicaments sur ordonnance et bien d’autres …
Fondée par les docteurs Davis Musinguzi, John Mark Bwanika, William Lubega; et Madame Hope Fortunate Achiro, la startup ambitionne de révolutionner le domaine de la santé en Afrique.

Présentez-vous, s’il vous plaît

Je m’appelle Hope Fortunate Achiro. Je suis la directrice des services pharmaceutiques à Rocket Health.

Racontez-nous l’histoire derrière la naissance de votre startup

Nous avons créé Rocket Health pour résoudre les problèmes d’accès aux services de santé. En effet, le ratio médecin/patient en Ouganda est aujourd’hui de 1 pour 25.000. Cela signifie que les populations n’ont pas accès à des soins de santé de qualité. Ce problème ne concerne pas que les médecins. Les pharmaciens et les services de pharmacie ou de laboratoire sont également très difficiles à trouver pour la plupart des gens. Lorsqu’ils en trouvent, les files d’attente sont longues dans les établissements traditionnels.

Rocket Health a été créé pour résoudre ces problèmes d’accès et fournir des services de santé de manière pratique aux populations. Grâce à notre centre d’appel ouvert 24/7, nos utilisateurs peuvent contacter et discuter avec un médecin en tout temps et en tout lieu. Nous sommes également en mesure d’envoyer une équipe de laboratoire auprès de nos clients pour des prélèvements d’échantillons de laboratoire, leur faire livrer des médicaments ou les mettre en relation avec d’autres services dont ils pourraient avoir besoin.

Qui sont vos clients et quel problème essayez-vous de résoudre?

Notre population cible est classée par catégorie. Il y a la population urbaine, celle qui a accès à un téléphone portable ou à Internet, et qui peut nous contacter directement. Mais aussi la population rurale à qui nous offrons également des services via notre réseau de partenaires. Ils ont davantage besoin de nos services, puisque le ratio médecin/patient est beaucoup plus élevé et les problèmes d’accès sont encore plus critiques dans ces régions.

Quels sont vos défis?

Lorsque nous avons lancé Rocket Health, notre principal défi était l’adoption de la télémédecine. Les populations sont habituées à ce que les soins médicaux soient dispensés en présentiel, dans un hôpital. Il ne semblait pas y avoir d’autres choix.
Avec le temps, nous avons constaté une augmentation du taux d’adoption de la télémédecine. Je pense que notre défi actuel consiste à trouver la formule idéale pour la mise à l’échelle de ce modèle qui a si bien fonctionné à Kampala, dans la région du Grand Kampala et dans la zone urbaine, et si possible, l’étendre à tout le pays, mais aussi au Kenya voisin et même au Nigeria, où nous avons déjà une présence légale.

Quelle est votre vision ? Quelle est votre définition du succès?

Notre vision est de propulser le domaine de la santé en Afrique, comme l’indique le nom de notre entreprise «Rocket Health Africa». Nous aimerions voir Rocket Health s’étendre de la capitale de l’Ouganda à l’ensemble du pays, puis au Kenya et au Nigeria, où nous avons déjà enregistré notre entreprise.

Qu’est-ce qui a motivé votre participation au programme NHA? Pourquoi NHA et pas un autre programme d’accélération?

Nous avons postulé au programme Next Health Accelerator parce que nous voulions accélérer notre croissance, en particulier dans l’offre de services de santé sexuelle et reproductive, et le programme NHA était spécifiquement focalisé sur cela.

Quelles étaient vos attentes et quelle a été votre expérience du programme jusqu’à présent ?

Nos attentes au démarrage du programme étaient d’explorer les pistes pour une mise à l’échelle réussie du modèle Rocket Health. Comme expliqué précédemment, ce fut un parcours très excitant. Nous avons beaucoup appris des leaders de l’industrie, des entrepreneurs pionniers du domaine, mais aussi des autres participants au programme. Nos attentes ont vraiment été satisfaites car nous avons pu interagir en tant qu’entreprise et avons même proposé des plans de mise à l’échelle.

Avez-vous rencontré quelqu’un qui vous a inspiré?

Oui, nous avons rencontré beaucoup de personnes inspirantes. Je citerai particulièrement Senam Beheton.

Il a vraiment joué un rôle déterminant dans le processus d’analyse et d’évaluation de notre entreprise, et nous a amené à nous poser les bonnes questions, celles qui se doivent d’être posées. Il a également joué un rôle déterminant dans le développement de nos plans de mise à l’échelle.

Quelles avancées significatives avez-vous observées dans votre activité depuis que vous avez rejoint le programme NHA?

Nous avons été en mesure de répondre à l’une de nos attentes, celle d’établir des plans de mise à l’échelle. Nous avons aussi clairement défini notre offre de services de santé reproductive, ce qui nous a permis d’atteindre un plus grand nombre de clients.

Une chose que vous souhaiteriez changer dans le monde?

J’aimerais que les rêves des plus petits soient respectés, qu’ils aient le sentiment que leurs rêves sont légitimes et qu’ensemble, en tant que communauté mondiale, nous les aidions à les réaliser. Je pense que le monde serait meilleur si les rêves des plus petits étaient réellement soutenus.

Avez-vous un dernier mot pour conclure cet entretien ou un conseil à l’endroit des entrepreneurs ?

À Rocket Health, nous avons un slogan. Nous aimons dire que nous faisons les choses difficiles. C’est parce que nous avons rapidement réalisé que les startups sont complexes et difficiles. C’est compliqué. Il n’y a pas de véritable manuel de procédures. C’est complexe, mais si nous continuons à faire les choses difficiles, nous serons les exemples de réussite de demain.

Saisissez votre chance de rejoindre la seconde cohorte du programme Next Health Accelerator (NHA), en postulant au plus tard le 16 janvier 2022.